Un marché de l’emploi dynamique, voire comme en ce moment « pénurique », ne peut être qu’une bonne nouvelle, forcément, mais cela induit, tant dans nos relations avec les clients qu’avec les candidats et les collaborateurs des problématiques spécifiques et, justement, pas toujours « positives ».

La surenchère de l’opportunisme

La fin (relative) de la crise sanitaire a engendré une nette reprise d’activité dans tous les secteurs en général, et, évidemment, au niveau IT et prestations de services en particulier.

En temps normal, recruter les talents (joli terme pour sublimer un recrutement, au passage) est déjà assez compliqué, mais c’est devenu depuis quelques mois une sacrée gageure pour tout le monde (clients finaux et ESN confondus).

C’est donc, on le voit sur les sites d’annonces et LinkedIn entre autres, une sorte de bataille rangée entre ESN et cabinets de recrutement où foisonnent les demandes pour attirer les profils afin de répondre à la demande des clients.

Le marché n’étant pas extensible à l’infini (c’est bien beau de vouloir multiplier les annonces et/ou les sources de recherche, mais c’est assez inutile), on arrive, malheureusement, dans le jeu de la surenchère.

Chasses à l’éthique discutable, surenchères des propositions et promesses diverses et variées pas toujours réalistes ni crédibles : tous les coups sont permis, ou presque.

Et sur le moyen-long terme ?

Loin de moi l’idée de vouloir minimiser l’intérêt d’un changement de société dans le cadre d’une réelle opportunité ou pour un meilleur salaire lorsque cela procède d’une « logique » (juste rétribution des compétences, adéquation à un poste, évolution de carrière, etc), mais lorsque tout ceci est guidé par un simple « opportunisme », autant du côté de l’ESN que du candidat, cela ne peut évidemment pas tenir sur la durée. Et si cela ne tient pas sur la durée, c’est un magnifique fiasco annoncé pour toutes les parties : le client, la boîte de service et évidemment, le collaborateur.

Le collaborateur qui sera « jeté » par son ESN quand le soufflé sera retombé, l’ESN qui ne peut plus capitaliser sur son collaborateur de manière saine en gérant sa carrière, et le client qui pourra être « planté » par sa ressource parce qu’elle aura été séduite par un vendeur de rêves plus adroit que les autres.

Cette volatilité, induite par la tension du marché et l’opportunisme de certains est, au final, dommageable à tout le monde sur la durée.

Quelles solutions ?

Eh bien, comme toujours, faire preuve de transparence et surtout de pédagogie pour expliquer aux clients qu’il faut donner davantage sa chance à certains profils qu’ils auraient écartés en temps « normal » (des très juniors, des reconversions, de courageux passés par des formations continues,…) et qu’il faut aussi savoir, un peu, se libérer des grilles tarifaires trop strictes.

Idem côté candidats/collaborateurs, en leur expliquant simplement les enjeux et que dans leur propre intérêt, il faut voir au-delà de la mission immédiate qui leur est « vendue ». L’adéquation à des valeurs, à un suivi humain, à un environnement qui fait sens pour eux. C’est déjà le cas en temps normal, mais c’est encore plus vrai à l’heure actuelle.

Les ESN doivent aussi évidemment prendre leur part, en étant moins frileuses sur certains profils « hors normes », en acceptant une réduction de leurs marges et, pour certaines, prendre enfin soin de leurs collaborateurs 😉

Un mal pour un bien ?

La conséquence (plutôt positive pour le coup), c’est qu’il faut s’adapter, sortir de sa zone de confort habituelle, voire se « réinventer » pour fournir sans arrêt de nouvelles et belles opportunités tant aux candidats qu’aux collaborateurs.

Et ça, c’est à la fois un challenge passionnant, et aussi, quelque part, notre devoir lorsque l’on est autant attaché à l’humain et à l’aspect social qu’au sens du service client.

 

Retrouvez nos articles sur LinkedIn ou sur notre site.